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d’être honoré en toutes choses, & pardessus toutes choses, pour les avoir élevez à un si haut point de gloire, & pour les y avoir destinez, avant qu’ils fussent en état de s’en rendre dignes.

Quiconque donc méprise le dernier d’entr-eux n’honore point le premier. Car j’ai fait le plus petit aussi bien que le plus grand.

On ne peut au reste deshonorer aucun Saint qu’on ne m’offense, & qu’on offense tous les autres Saints qui sont avec lui dans le Ciel.

Ils sont tous si étroitement unis par la charité, qu’ils n’ont que les mêmes sentimens & les mêmes inclinations ; & je suis l’unique motif de l’amour mutuel qui les lie ensemble.

Mais quelque affection qu’ils ayent les uns pour les autres, ils m’aiment encore plus qu’eux mêmes, & que leurs mérites.

Et c’est dans ce saint transport que ne pensant qu’à m’aimer, il m’aiment souverainement, ils m’aiment de toutes leurs forces, & ils trouvent en cela leur parfait repos.

Rien ne peut ni les détourner de moi, ni leur faire aimer quelque chose qui soit au dessous de moi.

La Verité éternelle dont ils ont l’esprit penetré, fait que leur cœur brûle de cet amour tout divin, qui