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ils n’envisagent pas purement ma gloire.

Vos desirs, qui paroissent si ardens & si empressez, ne sont pas plus purs que les leurs.

Car l’amour propre gâte tout, & il n’y a rien de saint & de parfait ou regne le propre interêt.

Demandez moi, non ce qui vous plaît, & ce qui vous accommode, mais ce qui m’est agréable, & ce qui peut servir à ma gloire.

Si vous êtes sage, vous préfererez toûjours mon inclination à la vôtre. Je sçai quels sont vos souhaits, & j’ai souvent entendu vos gemissemens.

Vous voudriez être déja en possession de la liberté & de la beatitude des enfans de Dieu. Vous soupirez après votre celeste patrie, vous en goûtez même par avance les délices ineffables : mais vous n’y êtes pas encore ; vôtre heure n’est pas venuë ; il ne faut songer maintenant qu’à porter la croix ; c’est ici un tems de guerre, un tems de travail & de souffrance.

Vous voudriez joüir dès à présent du souverain bien ; mais cela est impossible.

C’est moi qui suis ce souverain bien. Attendez-moi, dit le Seigneur, attendez que le regne de Dieu arrive.