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coup de passions qui lui déchirent le cœur, beaucoup de craintes qui le troublent, beaucoup de soins qui l’embarrassent, beaucoup de pensées curieuses qui le distraisent, beau coup de vains desirs qui l’inquiettent, beaucoup de fausses idées qui le trompent ; beaucoup de travaux qui le consument ; à quoi il faut joindre les tentations qui le tourmentent, les voluptez qui l’amolissent, la pauvreté qui l’accable.

Quand est-ce, ô mon Dieu, que tous ces maux cesserons ? quand serai-je délivré de la tirannie de mes vices ? quand pourrai-je ne penser qu’à vous ? quand me sera-t-il permis de me réjouir pleinement en vous ?

Quand serai-je libre de tout embarras, & exempt de toute peine de corps & d’esprit ?

Quand jouirai-je dedans & dehors d’une paix profonde d’une paix ferme & durable, que rien ne puisse troubler ?

O mon Jesus, quand vous verrai je face à face ? quand contemplerai je vôtre gloire ? quand me serez-vous tout en toutes choses ?

Quand aurai-je le bonheur de vous posseder dans votre Royaume, que vous avez préparé pour vos Elûs avant tous les siécles ?

Je suis ici loin de ma patrie, dénué