Page:Kempis - De l’Imitation de Jésus-Christ, traduction Brignon, Bruyset, 1718.djvu/266

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

les hommes, que de commander à un seul.

Vous ne souhaiteriez pas des jours de divertissement & de réjouissance ; mais vôtre plus grande joye seroit de souffrir beaucoup pour l’amour de Dieu ; & vous croiriez avoir bien gagné, si l’on vous avoit traité avec le dernier mépris.

O si vous goûtiez ces veritez ! si elles entroient bien avant dans vôtre esprit ! que trouveriez-vous de rude ? & dequoi vous plaindriez-vous ?

A quels travaux, & à quels tourmens ne doit-on pas s’exposer, pour mériter une vie qui n’a point de fin ?

Ce n’est pas une affaire à negliger que celle où il s’agit de perdre ou de gagner un Royaume, & un Royaume éternel.

Levez donc les yeux au Ciel : vous m’y verrez avec tous mes Saints qui ont combattu en ce monde jusques à la mort, mais qui maintenant sont pleins de consolation & de joye, qui vivent dans le repos & dans l’assurance, & qui seront éternellement avec moi dans le Royaume de mon Pere.