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plus si quelqu’un prend son parti, & s’offre de le justifier.

Il songera que c’est moi qui sonde les reins en les cœurs[1] & que j’en use tout autrement que les hommes, qui jugent des choses sur les apparences.

En effet ce qui est loüable aux yeux des hommes, me paroît souvent condamnable.

Le Disciple.

Seigneur, qui de tous les Juges êtes le plus droit, le plus équitable, & le plus patient, qui connoissez la fragilité & la malice de l’homme, soyez mon appui, comme vous êtes mon esperance. Car le témoignage, quoique favorable, de ma conscience, ne suffit pas pour assurer mon repos.

Vous sçavez des choses que je ne sçai pas ; ainsi, lorsqu’on m’a repris, j’ai dû m’humilier, & recevoir doucement la correction.

Que si je ne l’ai pas fait, je vous supplie de me pardonner mon orgüeil, & d’accroître en moi, par vôtre grace, la patience & l’humilité.

J’avouë que vôtre miséricorde infinie m’est beaucoup plus necessaire pour obtenir mon pardon, que le témoignage toûjours suspect de ma conscience, pour calmer mes craintes, & appaiser mes remords.

  1. Psal. 7. 1.