jugement, vous vous soucierez fort peu qu’on vous crût vaincu.
Ou en sommes-nous, Seigneur ? on gemit pour une perte temporelle ; on travaille, on se remuë, on court pour un petit gain ; & on est comme insensible à la perte de son ame, on n’y pense point ; & ce n’est qu’apres bien du tems, & avec bien de la peine qu’on rentre en soi-même.
On se tourmente pour des choses qui ne servent presque de rien, ou de rien du tout ; & celles qui sont les plus necessaires, on les neglige, parce qu’on se donne tout entier aux occupations du dehors ; & comme l’on n’a pas soin de s’en retirer promptement, on s’y plaît enfin & on s’y attache.
SEigneur, secourez-nous dans notre affliction : car c’est en vain que l’on attend son salut des hommes[1].
Combien de fois ai-je trouvé peu de fidelité, où je pensois en trouver beaucoup ?
Combien de fois au contraire en
- ↑ Psal. 59. 13.