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terre, plus on s’approche de Dieu.

On n’est grand aux yeux du Tres-Haut, qu’à proportion qu’on s’abbaisse, & qu’on devient méprisable à ses propres yeux.

Mais quiconque s’attribuë la gloire de quelque bien qu’il a fait, se rend indigne des dons du Ciel ; parce que le Saint-Esprit ne les répand que dans les cœurs, où regne l’humilité.

Si vous sçavez vous anéantir devant moi, & vous détacher de toutes les choses créées, je vous comblerois de graces.

Quand vous vous plaisez à considerer les créatures, vous vous privez de la vûë du Créateur.

Apprenez à vous vaincre en tout pour l’amour de moi, & vous pourrez parvenir à la connoissance des choses divines.

Quelque chose que vous aimiez désordonnément, pour petite qu’elle soit, ce vous est toûjours une occasion de peché, & un obstacle à la perfection.


CHAPITRE XLIII.
Contre la science vaine & profane.
Le Maistre.

MOn fils, ne faites pas grand état des discours polis & étudiez : car ce n’est pas sur les paroles, mais sur la vertu du Saint-Esprit que le Royaume de Dieu est fondé.