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Dieu est doux ? & celui qui ne le sçait pas, que trouvera-t-il qui ne soit plein d’amertume ?

Vötre sagesse, Seigneur, condamne celle du monde, & celle de la chair, & fait voir qu’il n’y a dans l’une que vanité, & que corruption dans l’autre.

Il n’y a donc, de vrai Sages, que ceux qui résolu de vous suivre, méprisent le monde, & mortifient leur chair, puisqu’il n’y a que ceux-là qui passent de la vanité à la verité, & de la chair à l’esprit.

C’est eux qui goûtent les choses divines, & qui rapportent à la gloire du Créateur tout ce qu’ils remarquent de bon dans les créatures.

C’est eux qui connoissent combien il y a de difference entre le Créateur & les créatures, entre le tems & l’éternité, entre la lumiere increée, & les rayons émanez de cette lumiere.

O lumiere éternelle, qui surpassez & effacez tout autre lumiere, éclairez-moi du plus haut des Cieux ; purifiez mon ame ; répandez dans toutes ses puissances vôtre divine clarté ; faites-la vivre dans de continuels transports de joye, toûjours unie très-intimement à vous.

Quand viendra le jour de vôtre visite, ce jour si heureux, dans lequel vous satisferez mes desirs, & me serez Tout en toutes choses[1] ?

  1. 1 Corinth. 15. 28.