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qu’ils se tinssent en sûreté sous mes aîles.

Ceux qui sont encore novices, & peu expérimentez dans les voyes de Dieu, sont sujets à s’égarer, s’ils ne suivent la conduite des plus anciens & des plus sages.

Que s’ils veulent se gouverner à leur fantaisie, & préferer leur sentiment à celui des plus habiles Directeurs, il est fort à craindre que leurs desseins ne tournent à leur confusion, à moins qu’ils ne reviennent enfin de leur entêtement, & qu’ils n’entendent raison.

Ceux qui pensent tout sçavoir, n’écoutent pas volontiers les autres.

Il vaut mieux n’être pas sçavant, & être humble, que d’avoir beaucoup de science, avec peu d’humilité.

La pauvreté qui vous humilie, est un plus grand bien que les richesses qui peuvent vous rendre orgueilleux.

On ne peut sans une imprudence extrême, s’abandonner tellement à la joye, qu’on oublie ses anciennes miseres, qu’on perde la crainte de Dieu, & que l’ayant une fois perduë, on le croye hors de danger de perdre la grace.

On fait voir aussi qu’on manque bien de vertu, lorsque dans l’adversité, & dans quelque affliction que ce soit, on n’a pas toute la confian-