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CHAPITRE VIII.
De l’union intime avec Jesus.

LOrs que Jesus est present, tout va bien, & rien ne paroît difficile : au contraire, tout fait de la peine dès qu’il est absent.

Quand Jesus ne nous parle point au cœur, toute consolation qui vient de dehors, ne nous sert de guéres ; mais s’il nous dit seulement un mot, nous nous sentons le cœur plein de joye.

Marie Magdelaine ne se leva-t-elle pas du lieu où elle pleuroit, Sitôt que Marthe lui eût dit : Le Maître vient, & il vous demande[1].

O heureux moment dans lequel Jesus visite une ame & la fait passer de la tristesse à la joye !

Que vous êtes sec & indevot, quand Jesus vous abandonne ! que vous êtes insensé, quand vous desirez quelque chose hors de Jesus.

Perdre Jesus, n’est-ce pas perdre davantage, que si l’on perdoit tous les Royaumes du monde ?

Quel bien pouvez-vous avoir dans le monde sans Jesus ?

Etre separé de Jesus, c’est un enfer, être avec Jesus, c’est un Paradis.

Tant que Jesus sera avec vous, nul ennemi ne vous pourra nuire.

Qui trouve Jesus trouve un tresor, ou pour mieux dire il trouve

  1. Joan. 11. 28.