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par suite surtout de l’état agité du malade, qui fut mourant durant plusieurs jours. Enfin le mal prit une tournure favorable et le malade se rétablit peu à peu[1].

« George Sand durant toute la maladie, le soigna avec l’empressement d’une mère, constamment assise, nuit et jour auprès de son lit, prenant à peine quelques heures de repos, sans se déshabiller et seulement lorsque je la remplaçais[2]… »

Le malade passa ainsi presque dix-sept jours entre la vie et la mort et il fallut encore à peu près autant de temps pour arriver à une guérison complète[3]. Le 7 mars George Sand écrivait à Boucoiran. « Je ne puis pas encore partir, il me faut attendre la guérison entière de mon malade (lettre inédite).

«… Lorsque Musset alla mieux, — écrit Pagello à Moreni, — et qu’il eut quitté le lit, George Sand m’avoua que ses finances étaient tant soit peu embarrassées, et je lui conseillai de quitter cet hôtel trop coûteux. Effectivement, ils allèrent habiter un logement plus modeste de la rue delle Razze, à côté de l’hôtel Danieli.

« C’est de là que partit Musset avec un garçon coiffeur, qui l’accompagna jusqu’à Paris. George Sand ne les suivit que jusqu’à Mestre. C’était environ vingt-quatre jours après le complet rétablissement de Musset…[4]. »

Ce ne fut pas seulement parce que le docteur Pagello

  1. Corriere della Sera.
  2. Tous les biographes de Musset, même son frère, même Lindau et la vicomtesse de Janzé sont d’accord, qu’il ne s’est rétabli que grâce aux soins de George Sand et à l’art du médecin. Voir : « Biographie de Alfred de Musset », « Étude et récits sur A. de Musset », « Alfred de Musset ». Voir aussi l’article de Maurice Clouard avec les lettres de la mère de Musset et celles de George Sand à A. Tattet.
  3. Histoire de ma Vie, t. IV, p. 188.
  4. Il partit le 29 mars 1834, date indiquée sur le passeport.