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duit encore une fois dans la notice biographique qu’elle a consacrée à son frère.

« Elle n’a aucune petitesse en l’âme ni aucune de ces basses jalousies qui obscurcissent tant de talents contemporains. Dumas lui ressemble en ce point. George Sand est une très noble amie, et je la consulterais en toute confiance dans mes moments de doute sur le parti logique à prendre en telle ou telle occurrence ; mais je crois que le sens critique lui manque, au moins de prime saut ; elle se laisse trop facilement persuader, ne tient pas assez à ses opinions et ne sait pas combattre les motifs que lui oppose son adversaire pour se donner raison. »

Il semble impossible de mieux préciser en quelques mots, les grandes lignes, les puissances et les faiblesses de l’être moral de George Sand.

Il nous semble impossible aussi de clore le chapitre de cette amitié par un épilogue autre que par cette dédicace des Mémoires de deux jeunes mariées, que nous citerons encore in extenso, roman pour lequel Balzac, comme nous le supposons et comme nous l’avons déjà dit, s’est bien certainement servi des récits oraux que George Sand lui avait faits sur sa vie de jeune fille ou des lettres de ses amies de couvent qu’elle avait pu lui prêter.


« À George Sand,

« Ceci, cher George, ne saurait rien ajouter à l’éclat de votre nom, qui jettera son magnifique reflet sur ce livre ; mais il n’y a là de ma part ni calcul ni modestie. Je désire attester ainsi l’amitié vraie qui s’est continuée entre nous à travers nos voyages et nos absences, malgré nos travaux et les méchancetés du monde. Ce sentiment ne s’altérera