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d’immoralité basée sur les citations d’un roman. « Eh quoi ! parce que la plume de l’écrivain et du moraliste, parce que ses principes trouveront des esprits rebelles, des contradicteurs, elle sera une femme sans entrailles ? et pensez-vous, qu’aux yeux du philosophe, je serai un être dénaturé ? »… Le renouvellement se produit dans le vieux monde et tout se renouvelle ; de nouvelles idées hardies pénètrent dans les travaux du législateur, dans les œuvres du moraliste et de l’artiste.

« Parce qu’une femme cède aux caprices de sa lyre, aux aspirations d’un esprit créateur, vous la croiriez incapable d’élever ses enfants ? Non, messieurs, elle n’est pas indigne de leur tendresse et de leur prodiguer ses soins. Ces enfants marcheront sous la surveillance de leur mère dans le sentier de l’honneur et du devoir ; c’est moi qui vous en réponds. Et avec le système qu’on nous oppose, on refuserait les qualités d’un père tendre à ce Diderot, l’une des gloires du siècle passé, à Diderot, l’auteur de quelques pages licencieuses et de gravelures, à tant d’hommes de génie qui cependant donnèrent l’exemple de toutes les vertus domestiques ? »…

Comme conclusion de sa plaidoirie, Michel de Bourges lut quelques lettres de Maurice à sa mère et les réponses de celle-ci.

Après une interruption de la séance, Thiot-Varennes reprenant la parole insista sur l’immoralité et la légèreté de Mme Dudevant, tout en renonçant à trouver dans la lettre de 1825 une accusation directe de trahison envers son mari, mais en relevant surtout la générosité de Casimir et sa ligne de conduite digne de tout éloge. Michel le réfuta de nouveau brillamment.

Le procureur Corbin dit que jusqu’en avril, les torts peu-