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dans la clause finale de ce même traité, on lit : « Ces conventions seront exécutées de bonne foi par les parties qui s’y engagent sur l’honneur, nonobstant toute disposition de jugement ou arrêt qui y serait contraire. »

Casimir, installé à Paris, était satisfait de la tournure que prenaient les choses. Le 12 décembre, Hippolyte écrivait de Corbeil à sa sœur : « Tu n’as rien à craindre des conseils de ta mère auprès de Casimir, il ne la voit pas, il m’a dit à cet égard sa manière de voir : son plus grand désir est d’éviter tout scandale en obtenant la séparation si faire se peut, mais jamais les avocats, les juges n’interviendront dans ses affaires quant à sa volonté. Tu peux poursuivre et obtenir cette séparation qui te tient tant à cœur, il se tiendra en repos. Il paraît très content de sa position pourvu qu’on ne le tracasse pas. La justice apportera nécessairement une grande longanimité dans cette affaire, serait-il plus avantageux pour toi de t’en référer à elle ou de vous en tenir à vos premières conventions ? Je pencherais pour ce dernier parti. Fais là-dessus ce que les conseils jugeront à propos. Il est hors de sens de prévoir que ton mari ira te tracasser avec un revenu qui le rend tout à fait indépendant et lui donne plus d’aisance qu’il n’en aurait, jouissant de toute ta fortune. Ce qui lui pesait le plus était de tenir à la maison de Nohant, il en est tout à fait débarrassé. Je te donne ma parole d’honneur qu’il laissera faire… »

Il se trouve cependant qu’Hippolyte avait vainement donné sa parole pour Dudevant en répondant de sa bonne foi et que Duteil s’était inutilement porté garant pour son ami, Casimir ne se croyait guère obligé de remplir ce qu’il avait promis « sur l’honneur ». D’un autre côté il trouva des conseillers qui s’efforcèrent d’envenimer sa haine contre