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« Les enfants se portent bien et nous aussi ; adieu, je t’embrasse de tout mon cœur.

« Casimir. »

Aurore, de son côté, écrivait à son mari et, dans ses lettres à Maurice, n’oubliait jamais d’envoyer un salut et un baiser « à son papa », tâchait toujours d’inculquer à son fils l’obéissance à son père et de ne pas laisser soupçonner au jeune garçon qu’il y avait quelque chose de brisé entre ses parents.

Elle exécutait les commissions de Casimir et lui envoyait de petits cadeaux ; Casimir, de son côté, poussait l’amabilité jusqu’à lui louer ou lui acheter, à la fin de 1832, un piano. Ce dont, dans sa lettre à Maurice du 20 décembre 1832[1], George Sand prie celui-ci de remercier son père. Mais ces rapports ne dépassaient pas ces amabilités extérieures ; Casimir ne s’inquiétait nullement de savoir comment sa femme se tirait d’affaire toute seule à Paris avec des ressources si modiques et comment elle vivait. Elle, de son côté, se regardait comme tout à fait indépendante, pouvant entièrement disposer d’elle-même, et c’est pourquoi ses relations avec Sandeau et plus tard avec Musset furent tout autres que son amour céleste pour Aurélien de Sèze. Casimir ne pouvait ignorer ce que tout le monde savait et ce qu’Aurore, de son côté, ne cachait nullement ; mais, à ce qu’il semble, cela ne l’affligeait point et n’apportait aucun changement dans le ton amical de ses lettres. Ainsi, le 17 mai 1833, il lui écrivait :

« Tout le monde me demande beaucoup de tes nouvelles, gens de la ville comme de la campagne, j’ai répondu à

  1. Inédite.