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théâtre, et qu’elles dînèrent ensuite chez la vieille mère de Liszt, mais il ne cite aucune preuve pour confirmer son opinion. En général, l’étude qu’il nous a donnée est très curieuse au point de vue psychologique, on y trouve en outre les réponses de la comtesse aux lettres de George Sand ; mais elle est fort inexacte, quant à l’ordre historique et chronologique. On peut même dire que sous ce rapport ce travail est rempli d’erreurs grossières. Ainsi, par exemple, M. Rocheblave, qui fait remarquer non sans raison que les lettres de George Sand imprimées dans la Correspondance sont souvent antidatées et parfois même composées arbitrairement de fragments de lettres se rapportant à différentes époques, ne s’est cependant pas donné la peine de contrôler les manuscrits qu’il avait entre les mains, avec toutes les données et les faits déjà connus, et précis. Et qu’en est-il résulté ? C’est que tout en ayant eu entre ses mains les réponses de la comtesse d’Agoult, il a complètement brouillé les lettres de George Sand, et il a si bien fait qu’on ne peut tirer aucune ressource biographique de son article. Grâce au gâchis qui y règne, nous voyons George Sand aller en Suisse à deux reprises différentes, en 1835 (?) et en 1836. L’épisode de son séjour à Genève, de la course à Chamounix, etc., il le rapporte à l’automne de 1835, alors que George Sand passa, en réalité, cet automne à Nohant et à Paris, après son séjour dans la « maison déserte « de Bourges, et la fin de l’automne et l’hiver à La Châtre. C’est pourquoi elle pouvait dire dans une lettre du commencement de cet hiver à la comtesse Marie que le procès commencé l’empêchait de se rendre maintenant à Genève, etc. C’est pour cette même raison que Liszt pouvait, dans sa première Lettre d’un Bachelier ès musique, datée de Genève, 23 no-