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toire de ma Vie et dans ses lettres, elle décrit souvent, en détail, l’existence qu’elle menait à Venise, et dit que, si ses enfants eussent été avec elle, elle n’eût pu se figurer une ville plus agréable ; que, si elle devenait riche, elle achèterait, à l’instant, un de ces vieux palais abandonnés et s’y fixerait avec son fils et sa fille, pour y vivre et y travailler en liberté… George Sand écrivait dans la journée ; elle passait ses soirées à la Piazza San Marco, en y prenant, tasses sur tasses de café noir, persuadée que l’usage du café était absolument nécessaire dans un climat comme celui de Venise ; ou bien elle s’en allait flâner, à pied, par les vieilles rues, ou en gondole, par les canaux et les lagunes.

C’est probablement pendant une de ces promenades que Pagello composa la charmante barcarolle, en dialecte vénitien, reproduite dans le numéro II des Lettres d’un voyageur et servant aussi d’épigraphe — sans indication du nom de l’auteur — au chapitre xviii du Siège de Florence de Guerazzi. La voici :

Coi pensieri malinconici
Non te star a tormentar,
Vien con mi, montemo in gondola,
Andaremo in mezzo al mar… etc., etc.

Dans le même numéro des Lettres d’un voyageur, nous trouvons une autre poésie de Pagello :

Con lei sull’ onda placida
Errai dalla laguna.
Ella gli sguarcli immobili
In te fissara, o luna !
E a che pensava allor ?
Era un morrente palpito ?
Era un nascente amor ?

En général, les amis français de George Sand et de