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déjà publiées — (encore Niecks ne le fait-il que dans les limites du but spécial qu’il se propose), — tous les autres critiques : Caro, d’Haussonville, Nettement, Julien Schmidt, Kreyssig et les biographes russes de George Sand, sauf de rares exceptions, n’accordent aucune attention à ce que l’on pourrait puiser par exemple dans les biographies et correspondances de Balzac, de Sainte-Beuve, de Delacroix, de Chopin, de Liszt, de Lamennais et autres ; ils répètent tous en revanche la même version, en se contentant d’y produire quelques variantes. Il résulte de là, que ces ouvrages, lorsqu’on les lit les uns après les autres, sont d’une lecture insupportable, parce qu’on sait déjà d’avance quel passage de l’Histoire de ma Vie sera immanquablement cité après tel autre.

Cette unanimité peut se justifier et peut-être ne peut même être évitée jusqu’à l’année 1822 inclusivement, c’est-à-dire aussi longtemps qu’il est question de l’enfance, puis de l’adolescence de George Sand et de l’histoire de sa famille avant sa naissance. On pourrait dire que ce sont là des matériaux préparés par elle à l’avance pour ceux de ses futurs biographes qui voudraient, à propos de sa personne, expliquer la théorie de l’hérédité et motiver là-dessus son caractère et sa nature. Et encore y a-t-il beaucoup à y contrôler. Mais à partir de 1822, lorsque Aurore Dupin épousa Casimir Dudevant, et jusqu’à l’année 1831, où elle le quitta pour aller se fixer à Paris, nous avons une foule de lettres de George Sand elle-même, et d’autres nombreux documents plus ou moins connus qui dévoilent et éclairent bien des choses dont il n’est point question dans l’Histoire de ma Vie, ou qui n’y sont mentionnées que comme en passant. Quant à la dernière partie de l’Histoire de ma Vie qui embrasse les années 1831 à 1847,