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sourit à ce couple de camarades amoureux ; leurs communs travaux littéraires contribuèrent encore à les unir et firent de leur liaison une alliance de collaborateurs se respectant et se soutenant réciproquement

Ainsi, à partir de l’été de 1831, Aurore était plus souvent chez elle qu’à la rédaction du Figaro, d’autant plus qu’elle écrivait, en commun avec Jules Sandeau, leur grand roman Rose et Blanche. Ils écrivaient tour à tour. Chacun rédigeait son chapitre d’après le plan arrêté d’avance. Il semble toutefois que c’est Aurore qui a écrit la plus grande partie et que le travail de Sandeau consistait plutôt à corriger et à animer les dialogues. Dans l’Histoire de ma Vie, George Sand assure que Jules Sandeau refit ensuite tout le roman et que par conséquent il lui revient de droit ; mais il suffit de lire attentivement Rose et Blanche, pour se convaincre qu’elle n’est pas ici dans la vérité. Le roman est écrit d’une manière inégale et il est évident qu’il n’est pas d’une seule et même main. Il y a des chapitres qui sont certainement dus à l’auteur de Consuelo, de Lélia et du Péché de M. Antoine, dont ils semblent parfois être des fragments. D’autres ont été indubitablement écrits par l’auteur de Marianna et de Mlle  de la Seiglière ; ceux-là sont moins nombreux et produisent l’impression d’épisodes isolés. Il est très étrange que quelques petites nouvelles de George Sand soient entrées dans les deux volumes publiés en 1840, sous le titre des Revenants, par Jules Sandeau et Arsène Houssaye. Cependant de Rose et Blanche il n’y est entré qu’un fragment, Horace, très refait et changé par Sandeau et avant déjà servi, sous le titre Vie et Malheurs d’Horace de Saint-Aubin, d’introduction à l’œuvre de jeunesse de Balzac, la Dernière Fée, reparue en 1836 sous le pseudonyme d’ « Horace de Saint-