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jours eu pour elle beaucoup d’attentions et de respect, lui avait fait la cour en lui envoyant fréquemment de petites surprises, des bonnets de tulle confectionnés de ses propres mains, des cols brodés, etc. Idéalisant sa belle-mère, elle allait jusqu’à l’aimer, voyait en elle une nature profonde et réservée, et prenait sa retenue et sa sécheresse comme la marque d’un sentiment caché et d’une grande force d’âme.

Pour les affaires de succession, entre autres pour vendre la maison qu’il avait reçue en échange des 40 000 francs qui lui revenaient, Casimir et Aurore firent de nouveau le voyage de Bordeaux, d’où ils revinrent au printemps à Nohant. En mai, ils durent encore aller passer quelque temps à Guillery[1], et ce n’est qu’en l’été de 1826 qu’ils retournèrent définitivement à Nohant.

George Sand nous raconte qu’elle passa presque tout entières à Nohant, les cinq années suivantes, c’est-à-dire de 1826 à 1831. Cela est à peu près vrai, mais en faisant remarquer que les absences d’Aurore avec son mari, ou d’Aurore seule, étaient assez fréquentes et parfois prolongées. On rencontre, en général, dans le récit qu’elle nous fait de sa vie pendant ces cinq années, bon nombre d’inexactitudes chronologiques et un certain manque de clarté. Arrêtons-nous donc, avant tout, sur les faits extérieurs de la vie des Dudevant pendant ce laps de temps, et exposons-les aussi brièvement que possible dans leur sécheresse tout historique.

  1. Il y a encore une erreur dans la note qui se trouve au bas de la lettre du 30 avril 1826, adressée à la baronne Dudevant. Cette lettre ne concerne pas la mort du vieux baron, qui mourut, comme il a été dit, à la fin du carnaval, mais celle d’une autre personne, dont elle avait fait part à son beau-fils et à sa belle-fille qui étaient alors à Nohant. À la suite de cette lettre, Casimir dut faire un second voyage à Guillery.