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Voici quelques fragments de son journal sous la forme qu’elle leur a donnée dans l’Histoire de ma Vie. Elle écrit de Périgueux :

« Cette ville me paraît agréable, mais je suis triste à la mort. J’ai beaucoup pleuré en marchant ; mais à quoi sert de pleurer ? Il faut s’habituer à avoir la mort dans l’âme et le visage riant… »

Elle écrit de Tarbes :

… « Un beau ciel, des eaux vives, des constructions bizarres faites d’énormes galets apportés par le gave, des costumes variés, un rendez-vous forain, des types animés de tout ce côté sud de la France. C’est très joli, Tarbes ; mais mon mari est toujours de mauvaise humeur. Il s’ennuie en voyage, il voudrait être arrivé. Je comprends ça ; mais ce n’est pas ma faute si le voyage est de deux cents lieues… »

Enfin, le voyage, comme toute chose, arriva à sa fin et les Dudevant s’installèrent à Cauterets. Là, ils rencontrèrent, de nouveau, une société très nombreuse et très variée : la princesse de Condé, veuve du duc d’Enghien, le savant Magendie, le général Foy, la femme du savant Rumfort, les demoiselles Bazouin avec leur père, Aurélien de Sèze et la nouvelle amie d’Aurore, Zoé Leroy, à qui George Sand a consacré plusieurs pages de ses Souvenirs. Comme il arrive toujours aux eaux, il se forma bientôt de petits cercles, des parties et des coteries. Les uns, comme Aimée Bazouin, suivaient strictement les prescriptions des médecins : ils buvaient de l’eau, prenaient des bains, suaient ensuite sous des tas de couvertures et, en même temps, arrangeaient des bals et des soirées musicales, faisaient des visites, suivaient généralement la même