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temps avait été le protecteur des Anglais. Elle dit qu’elle priait journellement Dieu pour lui. Elle ajouta qu’elle avait des amis parmi les Souverains de l’Europe, mais qu’il n’y en avait pas un seul qu’elle aimât de toute son âme comme le Souverain de la Russie, et qu’un de ses plus grands plaisirs était de remplir sa volonté. Mikoulin dîna chez la Reine et fut le seul qui fut assis à table ; les lords et les principaux dignitaires se tinrent debout : elle se leva, et but à la santé de Boris.

Notre envoyé fut invité à voir tout ce qu’il y avait de curieux ; il assista à un tournoi le jour anniversaire de l’avénement d’Élisabeth au trône, à la fête de l’Ordre de Saint-Georges, au service divin dans l’église de Saint-Paul, et à l’entrée solennelle de la Reine dans Londres, qui eût lieu, pendant la nuit, au son des trompettes, et à la clarté des flambeaux : tous les pairs et tout ce qui était attaché à la cour lui servaient d’escorte, et elle marchait au milieu d’un peuple innombrable, plein d’amour et de dévoûment pour sa Souveraine.

Élisabeth remerciait partout Mikoulin de sa présence, et dans ses conversations intimes