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sévèrement prescrit de se rendre avec ses troupes au camp des Persans. Iouri, fils d’Alexandre, reçu Tatistcheff, non seulement avec amitié, mais avec soumission. Il vantait la puissance du Tsar de Moscou, et pleurait sur le sort de sa malheureuse patrie. « Jamais, disait-il, l’Ibérie n’a éprouvé de plus grandes calamités : nous sommes sous le glaive du Sultan et du Schah ; tous deux sont avides de notre sang et de nos biens. Nous nous sommes livrés à la Russie : qu’elle nous adopte donc, non seulement de paroles, mais encore de fait ! Il n’y a point de temps à perdre : bientôt il ne se trouvera plus personne ici pour baiser la Croix en marque d’une fidélité inutile au Souverain. Boris pourrait nous sauver. Les Turcs, les Persans et les Koumiks, s’ouvrent le chemin de notre pays par la violence, et vous, nous vous appelons avec ardeur : venez et sauvez-nous ! Tu vois l’Ibérie, ses rochers, ses antres, ses défilés ; si vous y élevez des forts, et si vous les occupez par des troupes Russes, nous serons réellement à vous, nous serons inattaquables et nous ne redou-