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jeune duc, à peine âgé de dix-neuf ans, avait cessé de vivre. La douleur fut générale. Non seulement la famille du Tsar, les Danois, les Allemands, mais toute la cour et tous les habitans de la capitale furent vivement, affectés de cette perte. Boris alla trouver Xénie et lui dit : « Ma fille, ton bonheur et ma consolation, tout est détruit ». Et la jeune princesse tomba sans connaissance à ses pieds. On ordonna de rendre au défunt tous les honneurs qui étaient dus à son rang. Le trésor du Tsar fut ouvert aux veuves et aux orphelins ; on nourrit les pauvres dans la maison où Jean venait d’expirer, et des dignitaires distingués veillèrent auprès de son corps. On défendit d’en faire l’autopsie, et on le déposa dans un cercueil de bois rempli d’aromates, qui fut ensuite placé dans un second cercueil en cuivre, et celui-ci dans un troisième en chêne garni en velours noir et en argent, avec une croix au milieu, et une inscription latine qui rappelait les qualités du défunt, l’affection que lui portait le Tsar et la nation russe, et leur douleur inconsolable.

Le 25 novembre, jour de ses obsèques, Boris fit des adieux touchans aux restes inani-