Page:Karamsin - Histoire de l'empire de Russie, Tome XI, 1826.djvu/67

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

ches, et suivies par vingt-quatre femmes de Boyards, montées sur des chevaux blancs. Ce cortége était environné de trois cents gardes armés de massues de fer. Arrivé dans ce séjour de paix et de sainteté, Boris y passa neuf jours avec sa femme et ses enfans, à prier sur le tombeau de Saint-Serge, afin que le Ciel daigne bénir l’union de Xénie et de Jean.

Pendant ce temps, on servit chaque jour au Duc resté chez lui, le dîner du Tsar. Il reçut en présent des velours, des moires et des dentelles pour son habillement russe ; on lui envoya un lit magnifique et du linge brodé en or et en argent. Jean voulait sérieusement apprendre notre langue, et on dit même (51) qu’il désirait changer de religion, afin que son épouse et lui n’en suivissent qu’une seule. Il se conduisait d’ailleurs avec beaucoup de sagesse, et plaisait à tout le monde par l’affabilité de ses manières. Mais ce que désiraient sincèrement les Russes et les Danois, ce que demandaient au ciel Xénie et sa famille, la Providence ne voulut pas en permettre l’accomplissement. À son départ du couvent, le 16 octobre, le Tsar apprit, dans le bourg de