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porter aux éloges qu’on donnait à sa beauté, à ses qualités aimables et à ses vertus.

Au dire des contemporains, elle était d’une taille moyenne et parfaitement bien faite ; sa peau avait la blancheur du lait ; ses cheveux noirs, épais et longs tombaient en tresses sur ses épaules ; elle avait un visage frais et coloré, des sourcils rapprochés et des yeux noirs d’une grande beauté, surtout lorsqu’ils étaient humides des larmes de la tendresse ou de la pitié ; elle n’était pas moins séduisante par la noblesse de son âme, sa candeur, son doux parler, son esprit, et son goût formé par la lecture des livres et des poésies sacrés (49). Un usage sévère défendait à toute jeune fille de se montrer aux regards de son futur époux, avant la cérémonie des fiançailles.

Cependant Xénie et la Tsarine, placées dans un lieu secret, purent voir de loin le jeune Duc. Les fiançailles et les noces furent remises à l’hiver, et on s’y prépara, non par des fêtes, mais par des prières. La jeune Princesse avec ses parens et son frère se rendit au couvent de Troïtsa. Des témoins oculaires parlent en ces termes (50) de ce voyage pompeux :