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mes ferventes prières aux vôtres pour la conservation de ses jours ». Il demanda du vin, et se tenant de bout, il but à la santé du Tsar, avec les dignitaires russes et les ambassadeurs danois ; en un mot, Jean ne négligeait aucun moyen de plaire à Boris et aux Russes. Soltikoff et Vlassieff écrivaient au Tsar et l’informaient de la santé, du caractère et de la belle humeur du Duc, ainsi que de toutes ses actions et de tous ses discours ; ils lui décrivaient même son costume et jusqu’à la couleur de ses habits, de satin, garnis en dentelles d’or et d’argent. Le Tsar voulait connaître tous ces détails, et il ne cessait d’envoyer en présent à l’illustre voyageur, des étoffes précieuses de l’Asie, des bonnets brodés en perles, des ceintures d’un grand prix, des chaînes d’or et des sabres ornés de turquoises et de saphirs. Enfin, Jean témoigna son impatience d’arriver à Moscou : on lui répondit que le Tsar avait craint qu’il ne fut fatigué par un voyage trop rapide, mais que puisque tel était son désir on allait y mettre plus de diligence. Le 18 septembre on coucha à Touchina, et le 19 on s’approcha de la Capitale.