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Boris, en vous tenant exactement à la lettre du traité, ou le serment ne sera pas regardé comme un serment ». Sigismond fut obligé de rectifier son discours, et il prononça le serment comme l’exigeait le Boyard, et conformément aux dispositions du traité. Ainsi, à Vilna comme à Moscou, la politique Russe obtint le dessus sur celle de Lithuanie.

Sigismond céda, parce qu’il ne voulait pas en même temps avoir la guerre avec les Suèdois et la Russie ; il n’insista que dans son refus de donner à Boris le titre de Tsar et d’Autocrate ; mais les Russes se contentèrent de la parole que ce titre lui serait donné par le Roi au moment de la conclusion de la paix perpétuelle. « Il est bien, dirent les Seigneurs Polonais, de ne pas répandre le sang chrétien pendant vingt ans, mais il est encore préférable de donner à jamais la tranquillité aux deux puissances. Vingt ans passeront bien vite, et l’on ignore qui sera alors Souverain en Lithuanie et en Russie » (39).

Remarquons encore une circonstance intéressante. Les Ambassadeurs de Moscou, le jour de leur audience de congé, se trouvant