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été sage-femme de la Tsarine Marie, et l’avait servie jour et nuit, non seulement à Moscou, mais même à Ouglitche, et qui avait sans cesse vu Dmitri pendant sa vie, et aussi après sa mort. 3o. Bientôt après l’assassinat du faux Dmitri, je quittai Moscou pour aller à Ouglitche, et là, en causant avec un vénérable vieillard qui avait servi à la Cour de Marie, je le conjurai de me dire la vérité sur le Tsar qui venait de périr ; il se leva, fit le signe de la croix, et me dit : Les Moscovites lui ont prêté serment de fidélité et l’ont trahi, je ne puis les louer : ils ont tué un homme habile et courageux, mais non le fils d’Ivan, réellement assassiné à Ouglitche. Je l’ai vu mort, étendu à la même place où il jouait ordinairement. Que Dieu soit le juge de nos Princes et de nos Boyards, le temps nous prouvera si nous serons plus heureux ».

Pour terminer, faisons mention du témoignage du Suédois Pétréjus qui avait été à Moscou, en qualité d’Ambassadeur de Charles IX et de Gustave-Adolphe, et qui avait personnellement connu l’Imposteur ; il dit qu’il avait l’air d’un homme de trente ans (407) ; et