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heure du jour, le son des timbales, des trompettes et des cloches, annonça un nouveau Monarque à la capitale. Les Boyards et les Nobles les plus distingués, conduisirent le prince Vassili-Schouisky, du Kremlin sur la grande place, où les troupes et les citoyens, les étrangers et les marchands qui lui étaient particulièrement dévoués, le saluèrent comme père de la Russie…, à la place même, où, peu de temps auparavant, Schouisky avait courbé sa tête sur le billot, et où se trouvait, encore en ce moment, le cadavre ensanglanté de l’Imposteur !

Choix d’un nouveau Tsar. Affectant de la modestie, à l’exemple de Godounoff, il voulut avant tout, que les autorités civiles et le Clergé, élussent un pasteur à l’Église, en remplacement du faux évêque Ignace ; mais la foule s’écria : « Un Souverain est plus nécessaire à la Patrie, qu’un Patriarche » ! Et on conduisit Schouisky dans l’église de l’Assomption, où les Métropolitains et les Évêques l’attendaient et le bénirent comme leur Souverain (395). Tout se passa avec une telle précipitation, que non seulement les Russes des autres provinces, mais