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chef de l’émeute populaire, prince descendant de Rurik, de Saint-Vladimir, de Monomaque et d’Alexandre Nevski, second Boyard par sa place au Conseil, premier par l’amour des Moscovites et ses qualités personnelles, Vassili-Schouisky pouvait-il demeurer simple courtisan ? Et après une semblable action, après s’être rendu si illustre, redescendre au rôle de flatteur, près de quelque nouveau Godounoff : mais il ne se trouva point de Godounoff, parmi les Seigneurs du temps. Le plus ancien d’entr’eux, le prince Fédor Mstislafsky, distingué par la bonté de son âme, sa probité et son courage, se faisait encore plus remarquer par sa modestie et sa prudence ; il ne voulait pas entendre parler du rang suprême, et disait à ses amis : « Si l’on me choisit pour Tsar, je ne manquerai pas de me faire moine ». L’assertion de quelques Historiens étrangers (392), qui disent que le Boyard prince Ivan-Galitzin, qui était allié à un grand nombre de familles illustres et qui se vantait de descendre de Heidimin de Lithuanie, partageait les prétentions de Schouisky à la Couronne, est à peine digne de foi, ne s’accor-