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vagabond est terminé, et le sceptre a été arraché des mains de l’Usurpateur. Toi, son protecteur et son conseiller, qui nous as amené l’Imposteur pour troubler la paix de la Russie, n’as-tu pas mérité le sort de ce scélérat ? N’as-tu pas mérité un semblable supplice ? Mais bénis ton bonheur, tu existes encore, ta fille est sauvée, il ne vous sera fait aucun mal ; rends en grâces au Ciel ». On lui permit de voir Marine dans le palais, et sans témoin : il n’était pas nécessaire de connaître ce qu’ils pourraient se dire dans leur infortune ! Le Voïévode de Sendomir fut conduit chez Marine, et revint à travers des rangs de glaives et de piques teints du sang de ses compatriotes ; mais les Moscovites le regardaient plutôt avec curiosité qu’avec fureur : la victoire avait calmé leur rage.

L’émeute dura encore quelque temps. Le son du tocsin attirait à Moscou une quantité de gens armés de fourches, qui accouraient des bourgs et des villages environnans ; on pillait les maisons des Lithuaniens, mais sans répandre de sang. Les Boyards ne