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demandant grâce au nom de Dieu et au nom de leurs femmes et de leurs enfans ; ils offraient tout ce qu’ils possédaient en Russie, et promettaient d’en envoyer encore d’avantage, s’ils rentraient dans leur Patrie. Les Russes demeuraient sourds, et rien n’arrêtait le carnage. Ces malheureux, sabrés, défigurés et à demi-morts, demandaient encore, mais en vain, la conservation du misérable reste de leur existence. Au nombre des plus cruels boureaux, se trouvaient des prêtres et des moines déguisés, qui criaient de toutes parts : « Massacrez les ennemis de notre religion » ! Le sang des Russes se mêlait quelquefois au sang des Polonais ; le désespoir armait ceux qu’on égorgeait, et les Moscovites tombaient avec leurs victimes. Cependant le peuple respecta la demeure des Ambassadeurs de Sigismond ; mais il assaillit les maisons de Mnichek et du prince Vichnévetski : les domestiques de celui-ci se défendirent avec courage, et tirèrent sur la foule, par les fenêtres. Déjà les Russes amenaient des canons pour les renverser, Les Boyards appaisent l’émeute. lorsque les Boyards parurent et ordonnèrent de cesser le massacre. Mstislafsky et les Schouisky