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tion de Moscou, devenue, pour ainsi-dire, la conquête des Polonais, leur insolence et leurs outrages ; et demanda enfin, si les Russes comptaient sans agir, attendre, leur perte inévitable ; s’ils voulaient voir des églises latines à la place de celles de la vraie orthodoxie ; la frontière de la Lithuanie aux portes de Moscou, et, dans ses murs même, la cruelle domination des étrangers (366) ? Ou bien, si par un soulèvement unanime, ils consentaient à sauver la Patrie et l’Église, pour lesquelles il était encore prêt, dit-il, à braver mille morts.

Il n’y eut ni différence d’opinion ni silence douteux : ceux qui n’étaient point encore initiés dans le complot, s’y rangèrent à l’instant, et cette assemblée nombreuse n’eut qu’un sentiment, un espoir, un unique vœu, la mort de l’Imposteur et celle des Polonais ; sans s’effrayer ni du parjure, ni de l’anarchie. Schouisky et ses amis, maîtres des esprits, prenaient hardiment sur eux, au nom de la patrie, de la religion et du clergé, tous les scrupules de conscience, et promettaient avec la même assurance à la Russie un meilleur Souverain. On convint des princi-