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ment la promesse sacrée de l’alliance, et que les traités avec les autres Souverains n’étaient confirmés que par la parole des Boyards. C’est ainsi que Boris, au mépris des anciens usages, évita de compromettre inutilement les rites sacrés de la religion, dans ses relations avec des barbares qui ne respectaient que l’intérêt et la force. Il honora le Khan par des présens de peu de valeur ; mais il comptait surtout sur son armée pour la défense des possessions sud-est de la Russie, et il y maintint la tranquillité. Il y eut des différends de part et d’autre, mais sans en venir à une rupture. En 1603, Kazi-Ghiréï renvoya avec colère de la Tauride le prince Bariatinsky, nouvel ambassadeur du Tsar, qui ne voulut pas s’opposer à une invasion des cosaques du Don dans le camp de Karassan, et qui lui répondit brusquement : « vous avez des sabres ; quant à moi, je ne dois traiter qu’avec le Khan et non avec les brigands cosaques ». Le Khan se plaignit sans menace et renouvela l’engagement qu’il avait pris de mourir notre ami. Il redoutait alors les armes du Sultan et espérait trouver un protecteur dans Boris.