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d’y conduire, du Kremlin, une quantité de canons, afin de donner, le 18 mai, aux Polonais et aux Russes, le spectacle curieux d’un assaut, sinon meurtrier, du moins très-bruyant, et qui devait se terminer par un festin général. Marine préparait également un nouveau divertissement au Tsar et aux personnes de la Cour, dans les appartemens intérieurs du palais ; elle voulait y donner un bal et y paraître masquée, ainsi que ses Polonaises (360) ; mais les Russes n’attendirent ni l’une, ni l’autre de ces réjouissances.

Si l’intention de Schouisky, en remettant l’exécution du complot après la célébration du mariage d’Otrépieff, fut de lui donner le temps d’irriter encore davantage les cœurs par ses inconséquences ; cette prévoyance lui réussit complètement : de nouveaux scandales pour l’Église, la cour et la Nation, augmentèrent la haine et le mépris qu’on portait au faux Dmitri : Impudence des Polonais. l’impudence des Polonais y mit le comble : il leur avait dû son bonheur, ce fut à eux qu’il dût sa chûte ! Ces hôtes et ces amis de l’Imposteur servaient à merveille le rusé Schouisky, en poussant à bout la pa-