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un nouveau sacrilège, ainsi que le couronnement d’une Polonaise élevée à une grandeur inouie et à laquelle n’avaient osé prétendre les Tsarines véritablement orthodoxes et vertueuses, Anasthasie, Irène et Marie Godounoff (348). La couronne de Monomaque sur la tête d’une étrangère, d’une race détestée par les Russes, criait vengeance à leurs cœurs ulcérés de cette profanation.

Tel était l’esprit du peuple ou les idées que lui inspiraient des meneurs encore invisibles, dans ces jours menaçans par l’avenir qu’ils préparaient. Rien n’échappait à de sévères observateurs. Bien que le Souverain n’eut permis qu’à un petit nombre de Polonais d’assister à son mariage, ils n’en avaient pas moins attiré l’attention générale par l’indécence de leur conduite. On les avait vus rire, plaisanter ou sommeiller pendant la Messe en s’appuyant contre les saintes Images. Les Ambassadeurs de Sigismond avaient absolument voulu être assis ; ils avaient demandé des fauteuils, et n’avaient renoncé qu’avec peine à cette prétention, lorsque le Tsar leur eut fait dire, que lui-même n’était assis sur son trône dans l’église,