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mais elle voyait chaque jour son fiancé ; il restait seule avec elle, ou bien, pour la distraire, il faisait faire de la musique, exécuter des danses et des chants profanes ; il introduisait des bouffons dans l’asile de la paix et de la piété, comme s’il eut voulu insulter à la sainteté du lieu et aux mœurs pures des innocentes religieuses (338). Moscou l’apprit avec horreur !

Un scandale d’un autre genre, fruit de l’inconséquence du faux Dmitri, étonna les courtisans. Le 3 mai, lorsque l’Imposteur donnait une audience solennelle, dans la salle dorée, aux Polonais de distinction, aux parens de Mnichek, et aux Ambassadeurs du Roi de Pologne ; le maître de la cour de Marine, Stadnitski, en parlant au nom de tous ses proches, lui dit : « Si quelqu’un témoignait de l’étonnement de ton alliance avec Mnichek, le premier des Seigneurs de la cour de mon Roi, qu’il jette les yeux sur l’Histoire de l’Empire de Moscou ; ton aïeul, à ce que je crois, a été marié à la fille de Vitoft, et ton grand-père à celle de Glinski : la Russie s’est-elle plaint du mélange du sang des Tsars,