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autres la saluèrent en s’inclinant jusqu’à terre. Près de la tente se trouvaient douze superbes chevaux de main, présent offert à la fiancée, et un char brillant orné d’aigles d’argent, aux armes du Tsar, et attelé de dix chevaux pies. C’est dans ce char que Marine fit son entrée à Moscou, accompagnée de ses proches, des Boyards, des Dignitaires et de trois détachemens des gardes du Tsar. Devant eux marchaient trois cents heiduques, avec des musiciens ; treize voitures et une quantité de cavaliers fermaient la marche. On sonnait les cloches, on tirait le canon ; les tambours, les trompettes retentissaient de toutes parts, et le peuple gardait le silence : il regardait avec curiosité, mais il témoignait plus de peine que de plaisir, et il remarqua, pour la seconde fois, un pronostic funeste. On assure que ce jour là, il y eut une tempête pareille à celle qui avait eu lieu à l’entrée de l’Imposteur à Moscou. Devant les portes du Kremlin, sur une éminence qui se trouvait au milieu de la grande place, où, si la fiancée du Tsar avait été orthodoxe, le Clergé l’eût attendue avec la croix, Marine fut reçue par de nouvelles trou-