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les Boyards, il l’appela publiquement Grichka Otrépieff ; enfant du péché et hérétique (319). Tous ceux qui étaient présens restèrent immobiles d’étonnement, et le faux Dmitri lui-même, dans son trouble, garda le silence. Mais, revenu à lui, il ordonna de tuer ce citoyen courageux, dont le souvenir sera immortel dans notre Histoire. Il fut du petit nombre de ceux qui, par leur sang, rachetaient les Russes de la honte d’obéir à un vagabond. On raconte que les streletz et le diak Ossipoff, avant de périr, avaient été interrogés par Basmanoff, mais qu’ils n’avaient accusé personne de complicité avec eux.

Disgrace du tsar Siméon et de Tatistcheff. L’illustre aveugle Siméon, tsar titulaire, ne se montra pas moins intrépide ; chrétien zélé, et entendant dire que le faux Dmitri était porté pour la religion latine, il méprisa ses faveurs et ses caresses ; il témoignait publiquement son indignation, et conjurait les vrais enfans de l’Église à mourir pour ses saints préceptes. Siméon, accusé d’ingratitude, fut exilé au couvent de Solovetsk, et fait moine.

Dans le même temps, un dignitaire connu par la capacité de son esprit et par la souplesse