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ne sortaient point de Moscou, se plaignaient et passaient leur temps dans les festins !

Séduit par les usages du pays où avait commencé l’éclat de son existence, et où tout lui semblait supérieur et préférable aux usages de la Russie, le faux Dmitri ne se contenta pas de l’introduction de nouvelles dignités dans ses États, et de nouveaux termes pour les désigner ; Réorganisation du Conseil. il se hâta, par suite de cet esprit d’imitation, de changer la composition de notre antique conseil souverain. Il ordonna que non seulement le Patriarche, ce qui s’était déjà fait dans des cas extraordinaires, mais que quatre Métropolitains, sept Archevêques et trois Évêques y siégeraient ; espérant peut-être par cette distinction, flatter l’amour-propre du Clergé ; mais désirant surtout, suivre en cela le réglement du royaume de Pologne. Il nomma sénateurs tous les membres du conseil, en porta le nombre à soixante-dix, et y présida lui-même chaque jour. L’on assure qu’il écoutait et décidait les affaires avec la plus grande facilité. On dit encore que, possédant le don de la parole, il le faisait briller au conseil, où il parlait beaucoup et bien. Il aimait les com-