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aisance et un aplomb tels qu’aurait pu l’avoir un homme né sur le trône, et qui aurait l’habitude du pouvoir.

Le 11 juin, n’ayant point encore reçu la nouvelle de l’assassinat de Fédor, il écrivit dans toutes les villes de Russie, et jusqu’en Sibérie que, sauvé par un pouvoir invisible de la scélératesse de Boris, et parvenu à l’âge mur, il était monté par droit de succession sur le trône de Moscou ; que le Clergé, le Conseil et toutes les classes de la nation s’étaient empressés de baiser la croix en lui prêtant serment ; Oukases du faux Dmitri. il ajoutait que les Voïévodes des villes devaient immédiatement faire prêter un pareil serment à la Tsarine mère, la religieuse Marpha-Fédorovna, et à lui le tsar Dmitri, en prenant l’engagement de les servir avec fidélité, de ne pas leur donner de poison, et de n’avoir aucun rapport, ni avec la femme de Boris, ni avec son fils Fedka[1], ni avec aucun membre de la famille des Godounoff ; de ne point exercer de vengeances et de ne tuer personne sans l’ordre du Souverain ; enfin, de vivre en

  1. Diminutif méprisant du nom de Fédor