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nifeste, satisfaisant la curiosité par des fables encore inconnues, augmenta le nombre des partisans de l’Imposteur, malgré sa défaite.

« Les Russes, disaient-on, ne marchaient contre lui que par force et avec une crainte inexplicable, inspirée par quelque chose de surnaturel et qui venait infailliblement du Ciel ; ils avaient triomphé par hasard et n’auraient point résisté, sans l’aveugle rage des Allemands ; il était évident que la Providence avait voulu sauver ce héros, même dans le plus malheureux des combats ; réduit enfin à l’extrémité, il n’était abandonné ni de Dieu, ni de ses serviteurs fidèles, qui, ayant reconnu en lui le véritable Dmitri, étaient prêts à se sacrifier pour sa cause avec leurs femmes et leurs enfans ; et certainement ils ne pourraient avoir ce zèle pour un imposteur ». De tels discours agissaient avec force sur des gens crédules, dont un grand nombre, surtout de la province de Komarnitsk où s’exerçait la vengeance de Boris, se rendirent à Poutivle, demandant des armes et l’honneur de mourir pour Dmitri.

Sur ces entrefaites, les Voïévodes du Tsar,