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Dobrinitchi, s’occupant d’exécutions : ils faisaient pendre les prisonniers, à l’exception des Lithuaniens, du seigneur Tiskévitche et autres, qu’ils envoyèrent à Moscou ; et ils faisaient torturer et fusiller les habitans de la province de Komarnitsk, pour les punir de leur trahison (213) ; augmentant, par ces cruautés inutiles et inconsidérées, l’acharnement des rebelles, la haine contre le Tsar, et les bonnes dispositions en faveur de l’Imposteur, qui se montrait clément même pour les serviteurs les plus zélés de son ennemi. Ces barbaries, jointes à la négligence impardonnable des Voïévodes, sauvèrent le faux Dmitri, qui, privé déjà de toute espérance, entièrement défait et presque anéanti, ne songeait plus qu’à quitter secrètement Poutivle avec une poignée de fuyards découragés, pour se rendre en Lithuanie. Les Russes qui avaient trahi, poussés au désespoir, le retinrent, en lui disant : « Nous t’avons tout sacrifié et tu ne songes qu’à une vie honteuse ; tu nous livres à la vengeance de Godounoff ; mais nous pouvons encore nous sauver en te livrant à Boris ». Ils lui offrirent tout ce