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à soixante-dix mille. Victoire remportée par les Voïévodes de Boris. Ayant appris que nos troupes s’encombraient dans le village, il voulut, pendant la nuit, y mettre le feu et tomber à l’improviste sur des gens endormis et sans défense. Les habitans se chargèrent de le conduire par un chemin détourné ; mais les sentinelles virent ce mouvement, donnèrent l’allarme, et l’ennemi s’éloigna. On attendit le jour.

Le 21 janvier, l’Imposteur pria Dieu, harangua son armée, comme au jour du combat de Novgorod, et la sépara en trois corps. Pour engager l’attaque, il prit quatre cents Polonais et deux mille cavaliers russes, tous couverts d’un vêtement blanc, par dessus leurs cuirasses, afin de se reconnaître dans la mêlée. Ils devaient être suivis de huit mille Cosaques également à cheval, et de quatre mille fantassins, avec de l’artillerie. Dès le matin commença une forte canonnade ; les Russes, supérieurs en nombre, n’avançaient pas, s’appuyant des deux côtés sur le village où se tenait leur infanterie. Après avoir examiné la position des Voïévodes de Moscou, le faux Dmitri monta sur son coursier, tenant son sabre nu