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de vingt ans, conclue entre lui et Boris, le Roi ordonna à Mnichek et à Vichnevetsky de lever l’étendart contre Godounoff, au nom du fils d’Ivan, et de composer une armée de volontaires. Il fixa, pour leur solde, les revenus de la province de Sendomir ; chercha à insinuer aux nobles, que la gloire et les richesses les attendaient en Russie ; et, ayant solennellement passé au cou de l’Imposteur, une chaîne d’or qu’il ôta du sien (163), il le fit partir de Cracovie, avec deux Jésuites, pour la Galicie ; où, déjà, près de Lvof et de Sambor, Rassemblement de troupes. et dans les propriétés du seigneur Mnichek accouraient, drapeaux déployés, la petite noblesse et la populace, pour marcher contre Moscou.

Le vieux Mnichek devint le chef et l’âme de cette entreprise. Sa vieillesse n’ôtait rien à son ambition et à son inconséquence, qui allaient jusqu’à la folie. Il avait une jeune fille, la séduisante Marine, aussi ambitieuse et aussi légère que lui. Le faux Dmitri, pendant le séjour qu’il fit chez Mnichek, à Sambor, en fut, ou feignit d’en être passionnément épris, et lui tourna la tête par son titre de Tsarévitche. Le fier Voïévode bénit avec joie cette