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par des actions dignes d’éloges. Ce ne fut point du côté où Boris était en garde contre le danger, que ce danger vint fondre sur lui. Ce ne furent point les descendans de Rurik, ni les Princes, ni les Grands, qu’il persécutait, ni leurs enfans, ni leurs amis armés de la vengeance, qui songèrent à le précipiter du trône ; cette entreprise fut conçue, et exécutée par un misérable aventurier, au nom d’un enfant depuis long-temps au tombeau. Tout à coup, et comme par miracle, l’ombre de Dmitri se leva du cercueil, pour glacer de terreur son meurtrier et bouleverser toute la Russie.

Apparition d’un faux Dmitri. Les détails dans lesquels nous allons entrer sont aussi avérés qu’ils paraîtront invraisemblables.

Le fils d’un pauvre gentilhomme de Galitche, nommé Iouri-Otrépieff, ayant dans sa jeunesse perdu son père, Bogdan-Iakoff centenier des streletz, assassiné à Moscou par un Lithuanien ivre (144), servait dans la maison des Romanoff et du prince Boris Tcherkasky ; il savait lire et annonçait beaucoup d’esprit, mais peu de prudence. Il s’ennuya