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pres crimes. Klopko mourut, soit de ses blessures, soit de la suite des tourmens qu’on lui fit endurer. Tous les autres furent pendus, et ce fut dans cette circonstance seulement que Boris s’écarta du serment qu’il avait prononcé, de ne punir personne de mort (140). Un grand nombre des compagnons de Klopko, se réfugièrent dans l’Ukraine, où les Voïévodes, d’après les ordres du Souverain les arrêtaient et les faisaient pendre ; mais ils ne parvinrent point à détruire le repaire de ces brigands, qui attendaient un Chef nouveau, bien autrement dangereux, pour leur servir d’avant-garde sur le chemin de la capitale !

C’est ainsi que la Russie se disposait à la scène la plus terrible de son Histoire ; elle s’y préparait depuis long-temps : d’abord par les vingt-quatre années de l’odieuse tyrannie d’Ivan, puis par le jeu infernal de l’ambition de Boris, par les désastres de la famine et d’un brigandage universel, par l’endurcissement des cœurs et la dépravation du peuple ; en un mot, par tout ce qui précède la chute des Empires, condamnés par la Providence