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voir les accuser de fuite et de vol, et ruiner, par des procès, ceux qui par humanité donneraient un asyle à ces infortunés : dépravation affreuse, mais ordinaire dans les temps de calamités ! Les malheureux périssaient, ou se livraient au brigandage, avec les sujets des seigneurs Romanoff et autres, condamnés par la disgrâce de leurs maîtres, à une vie vagabonde ; car personne n’osait recevoir dans sa maison les gens appartenans à des disgraciés ; ils se mêlaient aux déserteurs Ukrainiens, qui sortaient de leurs retraites, pour venir chercher du butin, jusque dans le centre de la Russie (139). Brigandages. Il se forma des bandes de brigands, sur les routes ; des repaires, dans les endroits déserts et boisés ; on volait, on assassinait sous les murs même de Moscou. Ces scélérats, loin de redouter les troupes qu’on envoyait à leur recherche, les combattaient avec intrépidité ; ils avaient pour chef un aventurier audacieux nommé Klopko ou Kossolap. Boris fut obligé d’employer des forces imposantes et de mettre, en temps de paix, une armée entière en mouvement, contre cette horde de brigands. À peine le voïévode Ivan