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Barons allemands, voyageurs, que s’ils étaient curieux de voir la Russie, le Tsar les recevrait avec plaisir et les renverrait avec honneur ; mais que s’ils aimaient la gloire et voulaient le servir de leurs talens et de leurs bras, comme le faisaient même des Princes souverains, ils seraient étonnés des grâces et des faveurs qu’il répandrait sur eux (98). En 1601, Boris reçut à Moscou, avec une rare bienveillance, trente-cinq Livoniens nobles et bourgeois, chassés de leur patrie par les Polonais ; et comme ils n’osaient pas se rendre au palais, parce qu’ils étaient mal vêtus, le Tsar leur fit dire : « je veux voir des hommes et non des habits ». Il dîna avec eux, les consola et les toucha jusqu’aux larmes, par sa promesse de leur servir de père ; de faire princes les nobles, et nobles les bourgeois. Outre de riches étoffes et des zibelines, il donna à chacun d’eux des appointemens convenables et un domaine (99) ; n’exigeant de leur part que de l’amour, de la fidélité et des prières pour lui et pour la prospérité de sa famille. Tisenhausen, le plus distingué d’entre eux, jura, au nom de tous, de mourir pour Boris ; et ces bra-